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Parentalité : Comment obtenir la coopération des enfants

Je sais, pour l'avoir vécue, la difficulté parfois d’élever ses enfants en restant zen et bienveillant. Je comprends que l'on puisse se sentir seul-e et démuni-e face à ce petit être que nous aimons plus que tout et qui en même temps nous demande beaucoup (trop) d’énergie.

 

Vous avez un (ou des) enfant. Vous souhaitez son bonheur maintenant et plus tard. Qu' il devienne une personne autonome, responsable, en confiance. 

 

Seulement voila au quotidien c'est plutôt... intense. Vous vous retrouvez désemparé devant ce petit être qui demande beaucoup d’attention ou déborde d’énergie ! Vous ne savez pas quoi faire pour lui inculquer de bonnes valeurs tout en le respectant lui et en vous respectant vous ! Bienvenue dans la parentalité positive !

 

En tout premier lieu vous devez être bien avec vous même. Avoir un travail qui vous plait, avoir du temps pour vous ressourcer, faire un travail sur soi. Sans cela la fatigue, la tristesse et la colère auront toujours raison de vos bonnes résolutions. 

 

Ensuite; trois choses importantes :

 

1 : Que vous le veuillez ou non, vous êtes le modèle de vos enfants. Il va apprendre en vous observant et vous imiter. Si vous mentez, volez, êtes grossiers, il le sera ! Si vous êtes poli et respectueux il le sera aussi !

Oubliez la phrase "faite ce que je dis et pas ce que je fais", elle ne fonctionne pas.

 

2 : Comblez les besoins de vos enfants en nourritures saines, sommeil, hygiène et amour.

 

3 : Laissez le vivre sa vie comme il le sent, faire ses expériences, découvrir le monde en intervenant uniquement quand il y a danger pour lui ou pour les autres. 

 

Cela demande un peu de lâcher prise, d'oublier la notion de rapport de force, faire un travail sur vous pour pouvoir supporter les crises de colère et de stress de vos enfants et de gérer les vôtres (Des conseils et astuces par ici). Ça prend du temps de déconstruire des habitudes et des principes, l'objectifs étant de faire ce que vous pouvez et un peu plus à chaque fois.

Vos erreurs sont la preuve de votre humanité. Vous essayez de vous améliorer, le fait d' échouer et recommencer est un apprentissage important pour votre enfant. Le plus intéressant est le chemin que l'on parcourt et non le but atteint.

 

Voici  une liste d'idée pour vous guider ( à faire comme vous pouvez et à adapter en fonction de l' âge et des connaissances de l'enfant):

 

Combler ses besoins

 

D'amour :

 

- Faite à votre enfant des câlins, des bisous, des regards doux, des gestes tendres, chantez lui des chansons, racontez lui des histoires, parler, rire ensemble bref du contact physique, auditif et visuel et du jeu (au moins 10 minutes d'attention pure par jour). Restez en contact avec lui ou à proximité en cas de pleurs ou de crise de stress.

 

Ecoutez le parler vraiment (évitez de zieuter fb en même temps).

 

- Ecoutez ses sentiments de tristesse et de colère. Ne jugez pas, ne rabaissez pas ses émotions et ses paroles. Gardez dans votre tête tout jugement négatif, mot humiliant et blessant. Exit le "t'es moche quand tu pleures, pleurer c'est pour les bébé (les filles ?!) "

 

"t'es pas beau quand tu cris, t'es méchants !"...

 

- Encouragez le : quelques phrases clés : "tu peux être fier de toi", "tu progresses", "c’était dur et tu y es arrivé"...

Évitez le "c'est bien, c'est pas bien": expression du jugement.

Préférez décrire les situations ou vos émotions :

"Je trouve ton idée astucieuse, ton dessin coloré".

"Ton attention me touche, me rend heureuse".

"C'est agréable quand (tu restes calme avec moi)", " j' apprécie quand tu m'aides".

 

 "Je remarque que tu as pensé à mettre les couverts, as aspiré sous la table, as rangé une chaussure (oui une c'est déjà beaucoup ^^ )"...

 

- Evitez les étiquettes du genre : mon fils est un paresseux, un colérique, un casse cou... ma fille fait tout le temps sa précieuse...Rien de tel pour renforcer le comportement de l'enfant.

 

- Évitez de parler de l'enfant en mal et de ses comportements désagréables à une autre personne en présence de l'enfant. C'est humiliant pour lui (comme ça pourrait l’être pour nous dans une même situation).

 

D'apprentissage :

 

- Parlez et décrivez toutes les situations de la vie courante, les erreurs, les objets qui vous entourent, les œuvres qu' ils vous montrent. Exprimez ce que vous voyez, sentez, entendez.

 

-Aidez le à faire seul pour franchir et surmonter des situations difficiles, restez à ses cotés et observez le.

 

-Adaptez la maison à l'enfant (et non l'inverse, au moins les premières années). Pas d'objets dangereux, fragiles à portée de mains. Objets du quotidien, livres, jeux simples et peu nombreux à sa disposition. Rangez tous ce qui peut être dangereux, fragiles ou importants à vos yeux dans un endroit inaccessible pour l'enfant.

Au fur et à mesure apprenez lui à explorer ou se servir des objets en votre présence. Vous pourriez ainsi décrire la forme, la couleur, les sensations au toucher (lisse, rugueux, mou, dur, froid, chaud, tiède...).

 

 

 

 

Montrer l'exemple

 

Faites lui part de vos propres sentiments. Exprimez vos demandes et vos besoins par "je" sur un ton neutre et calme (cf CNV . Exit les ordres et le forçage). 

 

Exemple : il pleure car il cassé sa biscotte (pour lui, c'est hyper important). Vous pouvez lui dire : " je vois que ta biscotte est cassée et ça te rend triste, as-tu besoin de moi ?".

Restez à ses cotés, proposez lui un câlin, une caresse si il accepte. Sinon patientez. Proposez votre aide par la suite. "Que veux tu, de quoi as tu besoin ?"

 

Exemple 2 : il se met en colère car vous lui avez repris un objet fragile ou dangereux (votre portable, un couteau...)

Vous pouvez dire : " je vois que tu es en colère car je t'ai repris le couteau, je comprends. As-tu besoin d'un câlin ?". Restez à côté de lui (ou dans les environs) le temps que ça passe.

 

Une fois la "crise" passée; ne revenez pas sur le sujet qui fâche (au risque de relancer la frustration et la colère). Il est plutôt conseillé d' aller jouer un peu avec votre enfant (quelques minutes) avant de retourner à vos occupations. Un peu plus tard vous pourrez lui expliquer la fragilité de votre portable (votre peur qu' il soit cassé et la tristesse que vous ressentiriez...) et le danger du couteau (la peur de (se) blesser quand votre enfant le prend dans ses mains).

  

En version négative :

"Je trouve désagréable quand tu me tapes".

"Je ne me sens pas respecté, quand tu mets des miettes partout sans vouloir ramasser."

"je pers de la confiance en toi quand tu me ments".

"C'est malpoli, les personnes peuvent être vexées et se sentir tristes quand on leur dit des gros mots (quand on ne leur dit pas bonjour)".

 

Le mieux reste de trouver des alternatives positives :

"Ma confiance en toi augmente quand tu me dis la vérité".

"Je me sens respecté et heureux quand tu ramasse les miettes ".

"Je préfère quand on me dit merci ou s'il te plait".

"Mamie est heureuse et trouve très agréable quand tu lui dis bonjour"*

  

Plus vous discutez et réagissez (agacement, colère ou joie excessive) autour d'un comportement plus vous le renforcez.

Le mieux étant de ne pas sur réagir face aux  comportements qui vous déplaisent (on dit ce qu'on pense une fois et basta) et au contraire soulignez les moments positifs. Parlez à votre entourage des points forts et des réussites de vos enfants en leur présence.

 

- Expliquez vos attentes et limites, les lois et les conséquences naturelles ou réparatrices des actes. En dehors des crises. Faite participer votre enfant. 

 

-Expliquez lui les conséquences naturelles de ses actes : quand tu renverses un verre d'eau, tu prends une serviette et tu essuies. Quand tu casses un objet, tu vas chercher le balai (attention le verre ça coupe). Quand tu fais du mal à quelqu'un tu peux lui demander pardon, lui faire un câlin ou dire un mot gentil... 

 

-Proposez lui des choix (restreints et qui vous conviennent aussi) : tu préfères te laver avant ou après manger ? prendre une douche ou au gant de toilette ?

 

- Posez des questions (faite appel à son intellect) : que fait on quand on met des miettes par terre ? 

 

Utiliser la formule "dès que" ou "quand" à la place du "si".

" Des que tu as rangé tes legos, on ira jouer dehors".

"Quand tu auras fini de nettoyer ce que tu as renversé, on ira lire une histoire."

 

"Dès que tu es prêt** (tu as fini), tu me rejoins. Je t'attends au niveau du portail (de la porte, du début de la rue).

**il faut parfois attendre réellement 5 minutes. Prévoir du temps en plus.

 

-Utilisez le jeu (les défis, la course...) ou l'humour. Fonctionne bien quand le parent est de bonne humeur ;-).

 

-Demandez des solutions (en cas de désaccords) à mettre en commun et choisir la meilleure.

  

-Faite une demande à la fois : L’enfant ne retient que deux demandes consécutives. Exemple : j'aimerai que tu ranges tes chaussures et accroches ton manteau.

Une fois la tache réalisée : tu veux bien ranger ton cartable s'il te plait.

 

- Dire en un mot : quand la règle ou la demande a été faite auparavant et intégrée.

Exemple : Éteindre la lumière quand on quitte une pièce . En rappel : La lumière.

Mettre une casquette au soleil. En rappel : Ta casquette.

 

- Intervenez physiquement en cas de danger ou conflit : Éloignez calmement votre enfant en le portant  si besoin (surtout chez un tout petit). Empêchez le de faire un geste dangereux ou douloureux pour lui ou autrui. Proposez de suite autre chose (une activité, un petit jeu, un câlin etc).

 

- Utilisez diverses tactiques. Quand une ne fonctionne pas, changez la.

 

-Parfois attendez un moment et retentez la demande plus tard. Quand l'enfant est contrarié, il ne voudra surement pas coopérer. Il doit d'abord être apaisé.

  

-Répétez répétez, répétez.

 

-Ne cachez pas vos besoins, exprimez les, comblez les, par vous même (les autres ne le feront que très rarement pour vous). Dites non à votre enfant quand vous le jugez important ou utile pour votre survie.

  

-Prenez soin de vous.

 

 

 

 

Suite parentalité acte 2

 

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